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Les animaux ont la vedette
28 janvier 2017

De Farandole à Ninounette

De_Farandole___Ninounette

 

la ninounette

Je suis une toute petite chatte née en Guadeloupe. Aujourd’hui je m’appelle Ninounette, autrefois j’ai été nommée Farandole.

Je suis de type croisé siamois avec une virgule sur la tête qui me donne l’air contrarié.

farandole

J’ai dû subir là-bas un gros traumatisme dont je ne guérirai jamais car je reste très craintive et sauvageonne. Tous les humains mais aussi presque tous les animaux m’effraient terriblement.

J’ai eu deux bébés, Fizz et Flexie.

 

un des bb de farandole 1

un des bb de farandole 2

 

Nous avons pris l’avion et sommes arrivés en Métropole au printemps 2013. 

J’avais déjà plus d’un an mais j’étais minuscule. J’avais les yeux presque toujours demi-fermés. 

Jamais nous n’avions connu la douceur d’un foyer et on nous a placés tout de suite à la chatterie du refuge. 

Fizz et Flexie ont été adoptés deux jours après.

J’étais très attachée à mon petit siamois, il était sans doute plus fragile. Ma maîtresse ne comprend pas pourquoi nous avons été séparés.

Heureusement ma photo a été publiée sur le site de cette association et ma future maîtresse, qui recherchait une chatte siamoise à câliner, m’a réservée par téléphone, séduite au premier regard.

Le jour de sa visite elle a pourtant hésité et a failli m’y laisser car je me suis recroquevillée au fond de ma cage en crachant et en feulant dès qu’elle s’est approchée.

Comme elle allait renoncer, la dame du refuge lui a dit : « cette pauvre chatte sera difficilement adoptable, les familles veulent des chats équilibrés ». C’est alors qu’elle  a pris la décision de m’adopter, par compassion pour cette pauvre petite chatte effrayée.

On m’a placée dans une minuscule boîte et je n’ai rien dit car je crois que je ne savais même pas miauler, mais j’ai soufflé très fort, paniquée, pendant tout le voyage. A l’arrivée on m’a mise dans une chambre rien que pour moi et je me suis  cachée. J’étais si petite que ma maîtresse pensait que j’avais disparu par un trou du plancher, non, j’étais terrorisée derrière des cartons sous un meuble.

Le lendemain, elle a réussi à m’attraper et a eu la mauvaise idée de vouloir me faire connaitre le jardin. C’est là que, avec une force que je ne me connaissais pas,  paniquée, je l’ai mordue très profondément à la main avant de détaler dans les buissons. Toute petite, toute tremblante, j’ai réussi à m’y cacher si bien que personne n’a jamais su où j’étais.

Il a fallu plusieurs semaines de patience et de croquettes laissées dans la cabane de jardin pour qu’un soir ma maîtresse réussisse à me trouver à la nuit tombée. Je ne sortais jamais à découvert pendant la journée.

S‘ensuivirent des tentatives d’approche pendant plusieurs semaines, sa seule présence me terrorisait.

J’avais pourtant apprécié le panier bien moelleux qui avait été déposé pour moi dans la cabane. Heureusement les hérissons du jardin, avec lesquels je partageais les croquettes, ne s’y sont pas installés.

Et puis, un jour, ma maîtresse a trouvé mon point faible, une caresse derrière ma petite oreille recroquevillée et je lui ai offert mon premier ronron.

Un peu plus tard, elle m’a soulevée et mise dans une caisse en me prenant avec des gants de jardin car sa main avait été définitivement marquée par mes petites dents.

Je n’ai pas protesté mais, une fois à la maison, j’ai pris à nouveau le chemin du jardin, par une toute petite ouverture et on ne m’a plus revue jusqu’aux premiers jours d’octobre.

C’était mon premier automne en métropole, les nuits devenaient fraîches. Il m’était impossible d’envisager de rester dehors par ces températures. J’ai donc décidé toute seule de rentrer à la maison retrouver mon panier moelleux et un peu de chaleur.

Je suis arrivée bravement par une porte ouverte et j’ai filé comme une fusée vers la chambre de mon premier jour, dont je me souvenais parfaitement.

Ensuite est venu le temps du départ vers la ville, et du petit appartement à partager avec le chat vieux et placide auquel je n’avais même pas dit bonjour quand j’étais à la campagne.

 Tichat

Ce vieux chat avait de l’audace, il ronronnait très fort se mettait sur les genoux de ma  maîtresse en toute occasion et pourtant il était très gros et très lourd et je dois le dire bien moins joli que moi.

Elle ne disait rien et passait son temps à le câliner en l’appelant « mon tichat ». Elle dormait même avec lui et pourtant il ronflait !  Il osait même réclamer avec force miaulements qu’on le nourrisse de succulents petits pâtés. Comme par magie les petites boîtes de conserve s’ouvraient et il y en avait même un peu pour moi.

Il m’a raconté qu’il avait été trouvé tout petit chaton, errant dans la rue, et qu’il n’avait pas peur des êtres humains ni des chiens.

Un matin, alors que ma maîtresse me soulevait avec précaution j’ai décidé que j’allais me laisser embrasser. J’avais tellement besoin de câlins que je n’avais jamais reçus et j’avais entendu Tichat ronronner très fort sous les caresses. Je tremblais comme une feuille et j’ai enfoui ma petite tête sous le bras de ma maîtresse. Là il s’est passé quelque chose, j’ai entendu son cœur battre contre le mien et elle m’a parlé doucement en m’appelant ma Nounette. Je lui ai offert un autre ronron puis d’autres encore.

Ensuite j’ai toléré qu’elle me porte et, petit à petit, j’ai osé ouvrir mes yeux tous grands, réclamer des petits pâtés comme  Tichat  et ça a marché !  Et enfin j’ai miaulé très timidement.

Un jour ma maîtresse m’a remise dans une caisse et j’étais très inquiète. Nous avons roulé très longtemps. Est-ce que j’allais à nouveau me retrouver seule au monde ?  Tichat était dans une autre caisse et il manifestait son impatience à grands miaulements, mais il ne semblait pas avoir peur. La voiture s’est arrêtée et j’ai été transportée dans une chambre inconnue, j’étais bien au chaud et j’entendais ma maîtresse tout à côté. Elle  parlait de vacances.

Au matin, pour la toute première fois, j’ai osé sauter sur le lit comme Tichat et j’ai été accueillie par des caresses et des félicitations. 

Depuis j’ai compris que je n’avais rien à craindre de ma maîtresse. Je lui parle, mes yeux sont grand ouverts. Dès qu’elle s’approche de moi, je me couche sur le dos et j’attends les câlins, mes quatre pattounes en l’air et mes griffes bien cachées.

Quand elle me prend dans ses bras je reste toujours crispée et je préfère décider moi-même du temps des câlins. Je choisis de préférence quand elle a un livre à la main et que je peux l’empêcher de lire en me frottant contre sa tête. J’aime aussi piétiner son ordinateur et écrire avec des signes de chat. 

Je suis la plus douce des petites créoles. Elle m’appelle désormais ma Ninounette.

Pourtant je ne serai jamais sereine car j’ai trop souffert autrefois. Quand des étrangers se présentent je vais me cacher mais je suis  aussi heureuse qu’il est possible de l’être.

Je ne cherche plus du tout à sortir et j’aime la vie en appartement pourvu qu’il y  fasse bien chaud comme  sur mon île natale.

Depuis peu Tichat est parti au paradis et un autre guadeloupéen, Noiro, m’a rejointe, mais cela sera une autre histoire …

 Ninounette et Noiro

  

Ecrit par Perrine et Mabel

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  • Ce blog est composé d'histoires qui ont pour but de sensibiliser les enfants au monde animal. Je pense particulièrement aux timouns de Guadeloupe où la condition des animaux est extrêmement difficile. Un fichier pdf est disponible dans chaque article.
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