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Les animaux ont la vedette
8 février 2017

Noiro


Noiro

 

 

« Un beau jour tu es arrivé chez moi, ta mine était triste, ton poil très abîmé. Ton petit corps était si fin, amaigri pas le manque de nourriture et la maladie.

 Sans te décourager, tu as été animé par une lueur d'espoir avec mon accueil chaleureux. Tes yeux verts ont brillé à nouveau quand tu as senti que j’étais remplie d'attention pour toi.

Les bains et soins se sont succédés sans que tu ne sois jamais apeuré. Tu as très vite mis ta confiance en moi.

Ton poil noir repoussait sur les zones abîmées, il devenait doux et soyeux. Ton corps reprenait des proportions plus harmonieuses, dignes d'une panthère. 

Tu semblais si heureux d'être libéré de ta cage vétérinaire, là, enfin, entouré, tu redécouvrais la vie ! 

Tu as alors pris la parole sans cesse, une vraie pipelette. Comme si on t'en avait privé jusqu'alors, tu te lançais dans de grandes et joyeuses conversations. 

T'avoir vu renaître a été le plus beau des cadeaux que tu aies pu m'offrir. » 

  noiro 1

                    

Voilà ce que ma famille d’accueil en Guadeloupe m’écrivait récemment. Je lui dois tout, je ne l’oublierai jamais ma douce fée.

J’avais été récupéré en très mauvais état et placé chez le médecin des animaux sur la commune de Morne à l’Eau à Guadeloupe. 

Cette douce dame m’a donc recueilli, en Décembre 2015, en attendant que je trouve des adoptants. Elle m’a soigné avec tellement d’amour que je la garde pour toujours dans mon cœur. 

Après avoir trouvé un foyer que je croyais définitif en Guadeloupe, j’ai été remis quelques temps après dans le circuit d’adoption et envoyé en métropole.

A la fin du mois d’Avril, j’ai donc pris l’avion et traversé l’océan, rempli d’inquiétude quant à ce qui m’attendait.

J’ai été placé dans une nouvelle famille d’accueil en région parisienne à mon arrivée.  

Trois logis en quelques mois, cela commençait à me perturber, je l’avoue. Certes le chat est un animal indépendant mais il s’attache aussi à ses maîtres et aime prendre ses habitudes.

Les mois passèrent, je commençais à prendre mes aises dans cette maison devenue mienne.

Une personne me suivait de loin depuis mon sauvetage et voyant que je n’étais toujours pas adopté, a beaucoup diffusé pour moi sur internet. Elle lançait régulièrement des appels.

Elle pensait que l’animal resté trop longtemps en accueil ressentait le jour du départ comme un abandon.

Une de ses connaissances a alors eu pitié de moi et a décidé de m’ouvrir sa porte pour toujours.

Le 1er Octobre exactement, j’ai été transporté dans une cage, je ne savais pas où j’allais exactement.

Il y avait du vent, il faisait gris. J’étais tapi dans ma petite caisse de transport. J’ai senti que ma protectrice la sortait et la déposait dans une autre voiture où elle s’est enfermée seule avec moi, j’ai ressenti sa tristesse.

Elle m’a expliqué que je devais la quitter, car elle devait secourir d’autres chats et chiens malheureux, que j’étais très courageux et que si je ne ronronnais pas dans ma nouvelle famille, elle le saurait et reviendrait me chercher. Je l’ai regardée intensément de mes grands yeux verts quand elle a quitté le véhicule après m’avoir installé dans une nouvelle cage. J’étais tellement triste moi aussi.

Celle qui était devenue ma maîtresse s’est installée sur la banquette et m’a parlé très doucement. Je suis un vrai chat, un matou, je n’ai rien dit du tout mais j’étais très inquiet.

Je ne voulais pas être arraché à ma mère d’accueil, qui était si douce avec moi. Et en même temps j’aurais aussi aimé être ramené en Guadeloupe, auprès de mon ange, celle qui m’avait soigné et sauvé.

J’avais déjà été soi-disant adopté alors je restais méfiant quant à mon avenir.

Je suis donc arrivé dans mon nouveau chez moi.

C’était un appartement, j’ai été présenté à une minuscule chatonne, très réservée. Elle vient de Guadeloupe, comme moi, c’est une jolie siamoise. J’ai entendu qu’on l’appelait Ninounette.

Deux pauvres petites misères se retrouvaient donc à 7000 kilomètres de leur île natale.

Mais elle m’a snobé ! Pourtant j’ai usé de tout le charme de mes grands yeux verts pour la séduire, mais rien n’y a fait !  

Ninounette a tellement souffert autrefois qu’elle veut rester solitaire. Elle crache et grogne quand je m’approche, alors je fais  le chat à caresses pour ma nouvelle maîtresse.

Je me montre doux et affectueux, je mets ma petite tête dans ses mains et elle me couvre de baisers.

Je me suis bien habitué à mon nouveau foyer. J’ai repris mes vielles habitudes, je suis très bavard … et coquin aussi, je sais ce qu’il faut lui dire pour qu’elle m’écoute. 

Je suis très curieux et toujours perché, rien ne m’arrête, piles de livres, bibliothèques, hauts de portes, je saute comme un petit écureuil d’un meuble à un autre. Je suis souvent à la fenêtre car il y a beaucoup d’oiseaux dehors, et des gros, des pigeons des villes et des mouettes venues d’un grand canal tout proche.

 noiro 2

En grimpant sur les radiateurs, je manipule le thermostat et j’installe une chaleur tropicale dans l’appartement. Ma maîtresse trouvait que décidément il faisait bien chaud sous les toits avant de découvrir mes talents de chauffagiste !

Et puis j’ai découvert un placard plein de lainages, juste au-dessus d’un gros appareil qui chauffe l’eau, c’est mon petit refuge douillet, j’y dors pendant des heures.

Quand ma maîtresse travaille à la maison, je me place à ses côtés et je fais son secrétariat en ronronnant. Quand elle dort j’essaie de voler la place de Ninounette auprès d’elle.

J’ai le poil d’un noir profond bien lustré, les yeux vert émeraude à la forme si particulière, en goutte d’eau, je suis très beau. Grâce à mon ange de Guadeloupe, j’ai une magnifique santé et je suis parfaitement éduqué.

 noiro 3

Depuis mon arrivée dans ma nouvelle maison, je n’avais pas connu le monde extérieur mais un jour ma maîtresse a rempli une grosse valise avec mes lainages préférés et m’a remis dans une caisse de transport. J’ai protesté ! Je ne voulais pas partir encore !

Ninounette a aussi été enfermée dans une cage plus petite, sans rien dire.

On nous a déposés sur la banquette arrière d’une minuscule voiture. Nous nous sommes tenus tranquilles, pas un miaulement et le voyage a duré presque toute la journée.

Le soir venu, la porte s’est ouverte et j’ai senti un froid terrible qui piquait ma petite truffe noire. Cela n’a duré qu’un instant, s’ensuivit un remue-ménage, une montée d’escaliers et puis nous avons retrouvé notre liberté dans un appartement bien chaud.

J’ai tout visité et flairé, Ninounette a prestement sauté sur un lit dont elle semblait se souvenir, je me suis senti tout à fait rassuré.

Le lendemain j’ai compris que ma maîtresse ne me quitterait jamais, que je n’avais plus de secrétariat à faire pour elle mais que je devais simplement l’assister à la cuisine, avec mes petites pattes noires. C’étaient les vacances !  

Dehors tout était blanc, il n’y avait aucun pigeon à la fenêtre, c’était bien loin de ma Guadeloupe.

Depuis notre retour à la maison, Ninounette est plus amicale avec moi. Les longs voyages, enfermés dans la petite voiture, côte à côte, semblent avoir créé un lien. Elle tolère désormais que nous partagions notre couette.

 noiro 4

J’en profite pour lui jouer quelques tours ! Je goûte toujours ses croquettes et ses petits pâtés avant qu’elle puisse y toucher.  J’ai volé sa place sur l’oreiller de ma maîtresse, à qui je chatouille le cou avec mes petites oreilles pointues et duveteuses. Ninounette est seulement à ses pieds, place beaucoup moins prestigieuse, mais c’est qui le matou ? C’est moi ! Je suis le gentil chef à la maison.

J’aurai certainement beaucoup à raconter dans quelques mois avec le retour du printemps. Nous partirons en week-end à la campagne. Je pourrai enfin approcher les oiseaux !

J’espère que Ninounette remontera du fond du lit vers l’oreiller et finira par dormir contre moi.     

Ecrit par Angèle, Perrine et Mabel

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  • Ce blog est composé d'histoires qui ont pour but de sensibiliser les enfants au monde animal. Je pense particulièrement aux timouns de Guadeloupe où la condition des animaux est extrêmement difficile. Un fichier pdf est disponible dans chaque article.
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