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Les animaux ont la vedette
16 mars 2017

Zandoli et Mabouya

 Zandoli_et_Mabouya

Je m’appelle Zandoli. Je fais partie de la famille Anolis.

Je suis un petit lézard vert, totalement inoffensif. Je vis en Guadeloupe.

anoli domaine public 1

Cette photo a été mise dans le domaine public par son auteur, Kriss de Niort.

 

Je me faufile partout à la recherche de nourriture. Je me régale en mangeant des moustiques, inutile de vous dire que je suis très apprécié des riverains. Je peux rester des heures à attendre qu’un imprudent s’aventure près de moi. C’est ma principale occupation.

Comme tous les reptiles je mue. Je mange donc aussi mes peaux mortes qui sont riches en minéraux.

J’adore me prélasser au soleil, aux heures les plus chaudes de la journée. C’est de nous, les reptiles, que vient l’origine du mot lézarder.

Je peux changer de couleur. Eh oui, je suis un magicien. Je peux passer du vert au brun ou gris selon la température ou mes émotions. Je suis alors moins joli, j’en ai conscience mais cela me permet de me camoufler quand je suis sur un tronc d’arbre. Par contre le vert me convient bien quand je me prélasse sur le feuillage.

SI je me bagarre avec un copain et que je gagne la bataille, j’arbore fièrement une belle couleur verte vive, si je perds je suis tout penaud et je deviens marron terne.

Je suis curieux de nature et je connais très bien mon environnement. J’ai une membrane sous la gorge, appelée fanon gulaire. Je le déploie quand je veux impressionner un intrus qui vient sur mon territoire. Je le poursuis aussitôt pour le chasser. J’en use aussi pour séduire les filles.

Quand je suis né, j’ai dû me débrouiller tout seul. Ma maman a pondu ses œufs dans le sol humide et cinq semaines plus tard je suis né avec mes frères et sœurs.  Adultes nous ne pèserons que quelques grammes, quatre, tout au plus. Les garçons  mesureront une vingtaine de centimètres, cinq à six de plus que les filles !

Il m’arrive de perdre ma queue quand je suis en grand danger, mes prédateurs s’intéressent à elle pendant que je m’enfuie plus loin. Elle repoussera quelques jours plus tard.

Je me déplace avec une rapidité extraordinaire. La nature nous a bien aidés, nous les Anolis. Elle nous a dotés de doigts griffus qui nous permettent de grimper facilement aux arbres et de petits coussinets plantaires qui nous aident à mieux adhérer aux surfaces lisses comme des murs.

Je m’amuse souvent avec mes copains à celui qui sautera le plus loin. Nos bonds sont en moyenne de 30 centimètres mais il nous arrive d’aller beaucoup plus loin, jusqu’à doubler cette distance

Notre famille est grande. Chaque petite espèce vit sur une île bien précise. La mienne habite la Grande Terre, d’autres sont sur la Basse Terre et d’autres encore sur Marie Galante.  Certains d’entre nous se trouvent uniquement sur les îles et îlets des Saintes, d’autres sur la Désirade, d’autres sur l’îlet Kahouanne ou la tête à l’anglais.
Nous ne nous fréquentons pas, il est difficile pour un lézard de passer d’une île à l’autre.

Nous, les Anolis,  nous sommes très populaires en Guadeloupe et présents dans de nombreux proverbes et contes créoles.

Zandoli sav ki pyé-bwa i ka monté : L'anoli sait sur quel arbre il grimpe

Zafè zandoli pa zafè Kompè Lapin : Les affaires d'anolis ne regardent pas Compère Lapin

Zandoli tayé, mabouya kout : L'anoli est bien taillé et le mabouya est petit                    

 

Le dernier proverbe parle de Mabouya, je le connais bien Mabouya.

Lui, il appartient à la famille des Geckonidés, plus communément appelés Geckos ou Margouillats. Ils tiennent leur nom du son qu’ils émettent « geck geck ».

mabouya hans hillewaen ok si cité

Photo de Hans Hillewaert

 

Mabouya est un gecko des maisons. Il est plus petit que moi, il ne mesure que 10 à 15 centimètres.

Il a des cousins, les grands Mabouyas des cocotiers, qui ont ma taille. Ils vivent cachés sous les rochers ou dans les cocotiers comme leur nom l’indique.

Les Mabouyas ne sont pas très beaux comparé à nous les Anolis. Je ne suis pas modeste, je l’avoue !

Le corps de Mabouya est rosâtre ou blanchâtre avec des bandes longitudinales plus ou moins foncées. Il peut changer de couleur comme moi s’il ne peut pas fuir à temps en sentant un danger. Il prend alors la teinte du support sur lequel il est. Sur un mur il devient gris, sur un tronc d’arbre il passe au rouge brun.

Je l’aime bien Mabouya, Il a une bonne grosse bouille et des doigts boudinés.

Il loge dans ma maison caché derrière les meubles le plus souvent. Il ne sort qu’à la tombée de la nuit, nous ne nous rencontrons donc pas souvent. Il quitte sa cachette pour rechercher les blattes, hannetons et moucherons qu’il apprécie beaucoup en guise de repas. La nuit les insectes sont attirés par la lumière des ampoules. Il les a à portée de langue !!

Oui je ne vous ai pas dit, Mabouya et moi possédons une langue collante, nous la lançons sur nos proies qui sont littéralement scotchées.

Nous avons bien d’autres points communs.

Notre température est celle de l’air ambiant. Ce qui explique que dans la journée nous nous réchauffons au soleil, collés aux murs qui ont emmagasiné la chaleur.

Mabouya a, lui aussi, des coussinets comme des ventouses et de petites griffes au bout de ses doigts. Il peut donc aussi s’agripper sur n’importe quelle surface, même sur un mur lisse, une vitre ou au plafond.

Il est égalementapprécié des occupants des lieux car il débarrasse des insectes qu’ils les envahissent !

Il se déplace en ondulant latéralement mais peut être tout aussi rapide que moi.

Comme moi, il a dû se débrouiller seul à la naissance.

Les mamans des Geckos des maisons pondent leurs oeufs dans des recoins sombres, les fentes d’un mur par exemple. Ils sont protégés par une coquille blanche très solide.

Les mamans des Mabouyas des cocotiers pondent sous les pierres ou le bois pourri.

Les œufs incubent environ deux mois. On reconnaît un jeune Mabouya grâce à des anneaux noirs sur la queue.

Il défend tout autantson territoire.

Quand vous nous rencontrerez pensez à tout ce que je vous ai raconté, observez-nous. Les petits animaux comme nous peuvent se montrer très utiles, ne l’oubliez pas … ne nous chassez pas … ne jouez pas avec nous … laissez-nous vivre tranquillement.

 
Ecrit par Mabel

 

 

 

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  • Ce blog est composé d'histoires qui ont pour but de sensibiliser les enfants au monde animal. Je pense particulièrement aux timouns de Guadeloupe où la condition des animaux est extrêmement difficile. Un fichier pdf est disponible dans chaque article.
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