Dayla

Dayla

J’écris mon histoire deux ans, jour pour jour, après mon adoption. C’est un super anniversaire.

Je suis née en Guadeloupe, je me trainais sur une plage du Gosier en quête de nourriture. J’avais eu des bébés, j’avais encore de grosses mamelles remplies de lait comme le montre la photo prise peu après mon sauvetage. 

Mes petits avaient disparu, je les avais cherchés en vain. J’espérais du fond de mon petit cœur qu’ils avaient été pris par des âmes charitables.

J’étais avec ma copine Laydie. 

Nous avons croisé une jolie dame qui nous a inspiré confiance tout de suite. Nous l’avons donc suivie jusqu’à sa voiture en espérant un petit geste de sa part. Nous ne fûmes pas déçues, elle a ouvert la porte et nous a fait monter dans son véhicule.

Arrivées chez elle, elle nous a donné à boire et à manger à satiété. Nous sentant bien à l’abri, nous avons pu enfin nous reposer sans crainte. 

Une association de protection animale nous a prises en charge et préparées pour un long voyage vers la métropole.

Nous n’avions connu que l’errance et la faim sur notre île, nous sommes donc parties confiantes vers notre nouvelle vie. C’était le 9 Février 2015.

Nous avons été acheminées vers un refuge en Lorraine. La basse température qu’il y régnait nous a saisies.  Il fait, en effet, particulièrement froid dans cette région l’hiver. La transition avec notre climat tropical fut rude, je dois bien l’avouer.

Laydie a trouvé sa famille le 1^er Mars, elle m’a quittée le cœur léger, trop contente de trouver enfin un foyer.

Moi, je suis restée dans mon box, plutôt tristounette, en attendant mon tour qui tardait à venir.  

Quelques semaines plus tard, j’ai vu arriver une toute jeune fille, elle m’a parlé à travers la grille. Sa voix était douce. Je l’ai entendue parlementer avec le personnel, qui manifestement craignait qu’elle ne sache pas bien s’occuper de moi.

Elle est venue me voir tous les jours pendant un mois, m’emmenait promener.

Ma vie au refuge était désormais réglée sur ses visites, je n’attendais que cet instant où je l’apercevrais, où la porte de mon box s’ouvrirait.

Nous partions ensemble, je trottinais, j’étais tellement heureuse, elle me caressait, me parlait doucement, m’expliquait que bientôt elle allait m’emmener pour toujours.

Après son départ, je rêvais dans ma cage. Je courais dans la campagne, à perdre haleine et je me précipitais vers elle ensuite pour recevoir câlins et bisous.

Cette jolie jeune fille avait eu un véritable coup de cœur pour moi et je crois bien que c’était réciproque.

Les personnes du refuge ont fini par comprendre que je serais heureuse avec elle et mon adoption fut finalisée. Je me souviens de la date exacte, c’était le 5 Mai 2015, il y a deux ans jour pour jour.

Ma petite maîtresse s’était battue comme une lionne pour moi, je lui voue une reconnaissance éternelle. Jamais je ne pourrai oublier sa détermination.

Je n’avais pas côtoyé beaucoup de chats durant ma vie d’errance, du moins nous nous tenions à distance, chacun restant sur le qui-vive, à l’affût de tous les dangers qui le guettaient.

Quand j’arrivai dans la maison qui allait désormais être la mienne, j’eus la surprise de voir quatre chats qui y étaient déjà bien installés. Minou était le doyen, il avait dix ans à l’époque, il y avait aussi Fripouille, Myrtille et Lili. Nous cohabitons sans problème.

Le petit chaton Bueno est venu rejoindre la troupe dernièrement. Je m’occupe de lui comme si c’était mon bébé. 

Tous ces chats ont eu un passé difficile, ils ont été ramassés dans la rue, comme moi.

Je suis très gâtée dans ma nouvelle vie, je dors souvent avec ma maman et j’adore ses câlins. 

J’ai beaucoup de copains chiens, dont Falco le beauceron, lui c’est vraiment mon ami. On s’éclate bien tous les deux.

 

Je vais courir deux fois par jour avec eux. Je m’entends avec tous mes congénères, je suis très sociable.

J’adore aussi me balader en voiture. Cela me rappelle le jour où j’ai été sauvée sur mon île.

Nous allons parfois au bord d’un étang, je n’y mets que le bout des pattes. Je ne m’aventurerai jamais dans l’eau, je préfère la terre ferme. 

Maman dit que je suis une chienne adorable, que j’ai un grand cœur.

Elle pense adopter bientôt un autre créole, j’irai avec elle au refuge. Je suis impatiente de rencontrer ma nouvelle compagne ou mon nouveau compagnon.

Nous pourrons parler de notre île ensemble. Je vous raconterai.

Ecrit par Elodie et Mabel.