Quatre petites crevettes dans une boîte à chaussures
Quatre_petites_crevettes_dans_une_bo_te___chaussures
Alors que je garais ma voiture sur le bord d’une route en Guadeloupe, je vis un carton à chaussures sur le sol.
Un peu plus j’allais rouler dessus.
Alors que, machinalement et bêtement, j’allais taper dedans, je me suis ravisée. Poussée par ma curiosité ou par instinct je ne sais pas, j’ai ouvert la boîte.
Quelle ne fut pas ma surprise en y découvrant quatre petits chatons, quatre paires d’yeux qui me regardaient.
Quatre petites âmes innocentes avaient été jetées là comme de vulgaires déchets. Elles avaient peu de chance de survivre dans ces conditions, sans air, sous cette chaleur accablante.
Pauvres bébés, depuis combien de temps étaient-ils là ?
Je réalisais la gravité de la situation en même temps que la chance qu’ils avaient eue, que je me sois arrêtée là, à ce moment précis, avant qu’ils ne succombent.
Je ne pus les abandonner à leur triste sort et les mis aussitôt dans mon véhicule.
Les petits n’étaient même pas sevrés. Je suis allée acheter le nécessaire et arrivés à la maison, je leur ai donné leur premier biberon très vite, avant qu’ils ne soient complètement déshydratés.
C’était un régal de voir ces petites crevettes avaler le lait bienfaisant et repus s’endormir tout de suite après.
Je leur ai massé le ventre comme aurait fait leur maman pour aider leurs intestins à bien fonctionner.
Je suis toujours en voiture pour mon travail, alors je les ai trimbalés partout avec moi pour qu’ils aient leurs tétées toutes les trois heures.
Cela a duré plus d’un mois.
Quand ils ont grandi, je leur ai cherché de bonnes familles.
Killy la petite écaille de tortue est partie vivre en Suisse, Salsa la tricolore est allée en métropole.
Les deux petits noir et blanc sont restés en Guadeloupe, Baghera a été adoptée par une amie et j’ai gardé le petit Micky.
Ces quatre petites crevettes sont désormais heureuses dans leurs foyers respectifs.
Elles avaient mal débuté dans la vie mais une bonne étoile devait veiller sur elles et m’a guidée ce jour-là.
Ecrit par Mabel et Audrey