Le sauvetage réussi d’un oisillon, tombé du nid « Huit, huit, huit, huit »

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Ce matin comme tous les jours, j’ouvre la porte et les volets de mon chalet. Daka, ma petite épagneule papillon et Plazza, ma grande créole,  sortent faire leur pipi et sentir tout le terrain.

Dix minutes plus tard, elles reviennent pour leur gamelle !

Je me fais mon café et sors le boire sur ma terrasse. C’est alors que j’entends un oiseau que je connais bien car il a élu domicile dans la petite maison en bois, accrochée dans l’arbre à 15 mètres de la terrasse, chanter non-stop « huit, huit, huit, huit ……… ».

Il est là avec sa compagne et leurs oisillons sont dans la maison. J’observe chaque jour leurs va et vient incessants pour apporter de la nourriture aux petits.

Je le connais bien ! Je lui réponds souvent quand il chante !

Ce matin,  il ne s’arrête pas. « Huit, huit, huit, huit, huit, huit ……. ».

C’est alors que je vois Plazza foncer dans le sous-bois …. Bruit de feuilles …… Et elle revient avec quelque chose dans sa gueule. Quelque chose qu’elle pose délicatement à dix mètres de moi sur le sol. Elle me regarde alors,  je lui dis « Plazza » et immédiatement elle se couche sur le sol, en position de soumission, sur le dos et les pattes arrière écartées.

Je vais voir. Je pense que c’est un mulot ! Plazza est une excellente chasseuse mais si il y a quelques mois elle prenait plaisir à tuer ses proies, aujourd’hui, lors de nos balades, lorsque je l’appelle, elle les laisse. Je n’aime pas entendre ces petites bêtes couiner et la voir « jouer avec elles » jusqu’à leur mort.

Il y a environ un mois, elle a attrapé et tué un oiseau.  Je l’ai surprise avec l’oiseau mort et je lui ai dit « no, tu ne le mangeras pas,  de toute façon tu n’as pas faim ! »

En m’approchant, je vois que c’est un oisillon !

Et ma Plazza, avec toute la force qu’elle a dans sa mâchoire, ne l’a pas blessé. L’oisillon est probablement tétanisé de peur, mais semble en bonne santé !

Je le prends, le mets dans une barquette de fruits avec de l’herbe sèche dans le fond, et pose le tout dans ma gouttière, à l’abri de tout « prédateur ».

Je pars en ballade avec Daka et Plazza. Lorsque je reviens une heure plus tard, je vois que l’oisillon a fait caca et qu’il va très bien. Il tourne la tête vers moi et me regarde intensément.

Je ne sais pas de quelle espèce il est ni ce qu’il mange. Je vais faire un trou dans le terrain et lui ramène un ver de terre. Je lui en donne un tout petit bout, il n’en veut pas.

Nous sommes dimanche et j’appelle un service d’aide aux oiseaux, sans résultat. Ce service m’a toutefois rappelée en fin d’après-midi !

J’appelle une amie.

Je me demande s’il faut que je remette l’oisillon dans le nid dans la petite maison mais je ne suis pas certaine qu’il vienne de là. J’ai peur aussi que mon odeur sur lui fasse fuir les parents et qu’ils ne reviennent plus et il y a peut-être plusieurs oisillons dans ce nid qui ont besoin d’eux.

Recherches faites sur internet, mon odeur n’a pas d’importance, il faut que je mette l’oisillon dans le nid, sans cela il mourra.

Le bébé pour l’instant va très bien et commence à bouger dans sa « barquette ».

Pour atteindre la petite maison dans l’arbre, il me faut un escabeau, le sol étant totalement instable cela s’avère périlleux. Mais je ne veux pas en rester là, je l’installe donc puis je vais chercher l’oisillon et en m’accrochant aux branches j’arrive tant bien que mal à le déposer dans le nid. Ouf !

Je n’ai pas vu s’il y avait d’autres oisillons, je ne veux pas déranger et surtout ne pas tomber !

À peine une minute plus tard, le mâle puis la femelle vont voir et recommencent à se relayer pour apporter de la nourriture à leur bébé. Je suis super contente, et soulagée !

Ce qui m’angoissait le plus c’était la souffrance de ce petit s’il n’avait plus à manger, imaginer le retrouver mort dans la barquette me fendait le cœur.

Je continue à observer, tout se passe bien pendant environ une heure. Et puis, je vois l’oisillon vouloir sortir, et retomber.

Plazza est allongée sur la terrasse, je ne lui laisse pas le temps de bouger, je dis « Plazza » et elle se soumet, se couche sur le dos. Je récupère le bébé et rebelote, je le remets dans le nid !

Là, je vois le mâle à queue rouge qui, tel un colibri, vole sur place devant l’entrée de la petite maison me regarder. Et le va et vient incessant pour apporter la nourriture reprend entre lui et sa compagne.

Je continue à observer, je ne peux m’en empêcher. Quelques minutes plus tard,  l’oisillon veut ressortir et commence à glisser sur le petit appui en bois et là, la mère et le père arrivent à une vitesse inouïe et le repoussent dedans.

Le ballet pour nourrir le ou les bébés, je ne sais pas s’ils sont plusieurs, s’est poursuivi tout au long de la journée, j’ai entendu les « huit, huit, huit », de temps en temps je répondais.

Il est presque 18 heures. Tout cela s’est passé ce matin avant midi.

En fait, il s’agit certainement d’une famille de rouge queue. Le mâle vient me regarder souvent. Il était sur mon fil internet il y a quelques minutes, « Huit, huit, huit huit » et je réponds « Huit, huit, huit huit ».

Daka et Plazza, quant à elles, se baladent, insouciantes, dans le terrain.

 

Ecrit par Muriel et Mabel