Eyengo__devenu_Djengo

Je suis un grand berger créole, je vivais en Guadeloupe, j’errais en grande détresse.

J’avais besoin de soins, des tiques sénégalaises étaient collées à mes yeux et j’avais des problèmes de peau.

Je cherchais désespérément de la nourriture et je dérangeais le voisinage. Je commençais à être en grand danger.

J’avais été repéré par les bonnes âmes de la protection animale.

Une vraie chaîne de solidarité s’est créée pour parvenir à me sécuriser. Il ne suffit pas de sortir les animaux de la rue, de les emmener chez le vétérinaire, il faut aussi les placer quelque part à leur sortie de la clinique.

J’ai été soigné et endormi pour enlever ces vilaines tiques qui pouvaient me faire perdre la vue, notamment à mon œil droit, déjà bien abîmé. Une bonne nouvelle pour moi je n’avais pas la maladie des vers du cœur.

J’ai donc assez vite remonté la pente et j’ai repris du poids, je pesais 24 kilos.

J’ai eu droit à un nom, je devins Eyengo.

On pensait que j’avais trois ou quatre ans mais la rue m’avait fait vieillir prématurément, je n’en avais que deux en réalité.

Je suis un chien sympa et sociable. Je m'entends bien avec mes congénères, je ne suis pas dominant.

J’ai été préparé pour le grand voyage, on m’a expliqué que j’allais prendre l’avion pour traverser un grand océan. J’allais être accueilli dans un refuge, en métropole, dans le département de l’Eure.

La seule chose qui m’avait vraiment intéressé c’est que j’allais y trouver une famille !

Je quittai donc mon île, rempli d’espoir, le 27 Janvier 2017.

J’ai un peu stressé, je ne vous le cache pas, même à l’arrivée à Orly. Mais je ne rencontrais que de douces personnes depuis mon sauvetage. Une dame m’a pris dans ses bras à l’aéroport pour me monter dans le camion qui allait m’emporter vers ma nouvelle vie. Je me suis laissé faire. « Tu es une grosse crème, un bon nounours, je te souhaite une belle vie Eyengo » m’a-t-elle susurré à l’oreille Je l’entends encore.

Je ne fus pas déçu, le bonheur était au bout du voyage.

Je n’eus même pas le temps de m’habituer à la vie au refuge. Quelques jours plus tard, des personnes sont venues faire une petite visite et elles ont littéralement craqué sur moi.

Ça y est, je l’avais trouvée ma famille !!

Merci à toutes les personnes qui m’ont sorti de la rue, merci à toutes celles grâce auxquelles je suis là aujourd’hui. Merci à mes maîtres de m’avoir ouvert leur porte et leur cœur.

Eux aussi disent que je suis une vraie crème, un chien doux, adorable. Moi, je les adore. Je ne veux plus jamais les quitter.

Ils ont un peu modifié mon nom, je m’appelle désormais Djengo.

Je me suis fait un super copain aussi. Tous les quinze jours, je rencontre Lasko, un petit bouledogue. Nous sommes inséparables et passons des heures à jouer ensemble.

Je souhaite à tous mes copains de misère, de Guadeloupe et d’ailleurs, de connaître un jour autant de bonheur. Je leur fais plein de léchouilles.

Ecrit par Mabel et Joëlle

Eyengo, devenu Djengo

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