Hooki__le_montagnard

Je m’appelle Hooki

Je suis un jeune chien, je vivais en Guadeloupe. J’y avais des maîtres, enfin plutôt des propriétaires car maîtres est un bien grand mot.

J’ai eu mon premier vaccin et après ils se sont complètement désintéressés de moi.

Je n’étais plus qu’une chose qui ne nécessitait aucune attention.

Ma patte portait une vilaine blessure, ils ne l’ont pas soignée. Je ne la posais plus à terre.

Signalé par une amie des animaux, j’ai été pris en charge par une association de protection animale qui m’a aussitôt emmené chez le médecin.

Ma patte était dans un tel état qu’il n’était plus possible de faire quelque chose. Il préconisait une amputation. Si elle avait été traitée à temps elle aurait pu être sauvée ! Voilà où mène l’inconscience humaine a-t-il dit !

Je ne comprenais pas ce terme amputation, il m’était inconnu. Je m’en remettais aux personnes qui m’avaient sorti de ma misérable vie. Je leur faisais totalement confiance.

J’ai pris le grand oiseau blanc pour traverser l’océan et ensuite une voiture pour rejoindre un refuge dans les Hautes Alpes.

J’étais totalement dépaysé. On était au mois de janvier, c’était l’hiver en métropole.

Il fait froid et à la montagne il y avait de la neige.

Je découvrais tout.

Au début, j’étais frigorifié alors on m’a mis un manteau de laine.

Quelques temps après, j’ai été emmené à la clinique où j’ai subi mon opération.

Je ne réalisais pas ce qu’il m’arrivait à vrai dire.

Quand je me suis réveillé, j’avais une collerette et un énorme pansement.

Plus tard quand j’ai pu me lever, j’ai eu un peu de mal à trouver mon équilibre.

J’ai réalisé là que je n’avais plus que trois pattes et j’ai compris ce qu’amputation signifiait.

Mais nous les créoles, sommes des battants, nous avons un instinct de survie très développé. Je pris alors mon courage à trois pattes, c’est le cas de le dire, et me mis à marcher.

J’ai passé ma convalescence dans une famille d’accueil, chez des personnes charmantes et attentionnées.

Tout le monde était aux petits soins pour moi.

Je n’avais jamais été aussi heureux, malgré ma patte en moins.

Un couple était, à ce moment-là, à la recherche d’un chien de petite taille pour tenir compagnie à leur border-collie.

Ils ont été touchés par mon histoire qu’ils avaient lue sur le site du refuge.

Dix jours après mon opération ils sont venus me rencontrer et ont eu un véritable coup de foudre pour moi.

La chance était au rendez-vous. Je suis parti avec eux et depuis je suis le plus heureux des toutous.

Voilà plus d’un an maintenant que je partage leur vie avec celle de Fanette, la grande border-collie.

Nous sommes toujours ensemble, elle veille sur moi comme si elle était ma maman. Je me sens en sécurité avec elle.

Je me suis bien habitué au climat et j’adore courir et jouer dans la neige. La vie est belle !

Mes maîtres tiennent une maison d’hôtes et je côtoie beaucoup de monde.

Les gens qui passent sont sympathiques. Je me montre adorable avec eux et tous les animaux que je rencontre.

Je suis toujours d’humeur joyeuse, je fais le régal de mes maîtres.

Ils disent que c’est un vrai bonheur de vivre avec moi.

Ils m’appellent leur petit bonhomme.

Ecrit par Mabel et Sandrine

Hooki, le montagnard

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