Jemal et Tamalou

   

 J_mal_et_Tamalou

Deux chatons se rencontrent lors d’une promenade

Hello, comment tu t’appelles ?

« Je m’appelle Jémal »’ et toi ? »

« Je m’appelle ‘Tamalou’ ».

« Tu vas bien ? »

« Non, pas trop, j’ai mal à une dent, j’ai voulu croquer un os trop dur ! »

«  C’est comme moi, j’ai mal à mes coussinets car j’ai marché sur du gravier et en grimpant dans un arbre je me suis cassé une griffe ».                 

 Vous aurez certainement compris pourquoi nos deux amis s’appellent Jémal et Tamalou ?

 Quand Jémal est né sa mère  hésitait entre plusieurs prénoms ? Elle essayait de trouver un prénom original qui tienne compte de la couleur de son pelage et réfléchissait encore quand elle réalisa qu’il gémissait souvent « j’ai mal, j’ai mal ». Elle a fini par se dire que, décidément, cette petite phrase ferait un joli prénom et  lui conviendrait très bien.

 Tamalou est en fait le surnom du deuxième chaton. Comme il se plaignait souvent aussi, ses camarades ont fini par lui demander à chacune de leur rencontre, « et aujourd’hui t’as mal où ? Plus personne ne l’appelle autrement désormais.

 Jémal et Tamalou sympathisant et se trouvant donc de nombreux points communs, devinez lesquels ? ont décidé de continuer la promenade ensemble.

 Au détour d’un chemin, ils aperçurent un étang et se dirigèrent vers l’eau. Sur la berge ils virent alors une petite tortue retournée sur le dos qui se débattait pour se remettre sur ses pattes.

 Ils regardaient impuissants le triste spectacle, réfléchissant à ce qu’ils pourraient faire pour aider la petite. Elle essayait de basculer sa lourde carapace sur le côté sans y parvenir. D’une voix à peine audible elle leur dit « pouvez-vous m’aider à me retourner, je m’appelle Florida ».

 En choeur ils lui répondirent « Nous allons essayer de t’aider Florida ».

 D’un coup de patte, Jémal tenta de retourner Florida, mais il ne fit que la projeter un peu plus loin. Désolé il se confondit en excuses et demanda si elle avait eu mal.

 Florida répondit qu’il fallait essayer, tout tenter, au risque de prendre quelques bobos. Elle avait l’habitude de se cogner, de tomber, elle était résistante la petite tortue.

Tamalou posa plus délicatement sa patte sur un côté de la carapace et tout doucement en la soulevant parvint à la redresser et à remettre Florida sur ses pattes. Ouf, elle était sauvée. 

Les deux chatons dirent à Florida qu’ils la plaignaient d’avoir à transporter une aussi grosse carapace sur le dos, que ce devait être lourd et en prime que cela la mettait en danger.

 Ils pensaient à leurs siestes à eux sur les coussins moelleux de la maison de leur maîtresse, comment faisait –elle pour dormir ? S’étirer ?

 Elle ne pouvait courir, sauter, grimper aux arbres. Quelle triste vie, elle avait, comparée à la leur !                                                      

A leur grande surprise, Florida répondit qu’elle était heureuse de transporter sa maison sur son dos qu’au cours de ses promenades sa maison la protégeait. Elle s’y réfugiait dès qu’elle se sentait en danger devant des promeneurs ou des prédateurs. Elle ne l’échangerait pour rien au monde ! 

Bien sûr comme tous les êtres vivants elle devait surmonter des obstacles, comme par exemple parvenir à se redresser quand elle basculait mais comparé aux nombres de fois où sa carapace la protégeait c’était somme toute un danger bien minime. 

Et puis si elle ne pouvait courir ou sauter elle pouvait nager, elle ! Elle aimait tant glisser sous l’eau, remonter pour respirer un peu et replonger dans les profondeurs, c’était tellement agréable !  

Jémal et Tamalou se regardèrent perplexes car eux n’aimaient pas l’eau du tout et devant une telle force de caractère les deux chatons restèrent sans voix. Florida venait de leur donner une belle leçon de courage et de philosophie. 

Ils se sentirent un peu penauds de s’être souvent plaints de leurs petits bobos et se promirent à l’avenir d’être plus courageux. Ils prirent congé de Florida en lui recommandant de bien faire attention à elle.  

C’est d’un pas plus assuré qu’ils repartirent vers leur maison en se promettant dorénavant de veiller sur Florida.  

Ils ne pensaient plus à leurs petites personnes et parlèrent du réel danger qu’elle courait lors de ses escapades hors de l’étang.  

Ils décidèrent donc qu’ils reviendraient régulièrement se promener sur les berges pour s’assurer que leur nouvelle amie se portait bien.  

Les petits chats en photo sont Mao et Raja un petit guadeloupéen.