Jehna, la jeune sauveuse

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Jehna vit en Guadeloupe, elle aime les animaux depuis qu’elle est toute petite. Elle n’en a pas chez elle, à son grand regret.

Elle est toujours très triste de voir des chiens errants. Elle a assisté, un jour, à un trappage par la fourrière et en a été bouleversée.

Quand elle part à la plage, elle emmène toujours avec elle de quoi manger pour ses petits amis à quatre pattes. Ses parents la laissent faire à condition qu’elle n’insiste pas pour en ramener un à la maison.

Si des chiens s’approchent, Jehna leur distribue de la nourriture. Ils sont souvent sur le parking, près des restaurants. Ce doit être une torture pour eux d’avoir si faim et de renifler ces odeurs si appétissantes qui les attirent.

Certains, trop peureux, habitués à se faire chasser, restent à l’écart, alors elle dépose de quoi calmer leurs estomacs affamés un peu plus loin. Elle ne va pas trop près d’eux car elle sait par habitude qu’ils se sauveront, elle sait aussi qu’ils iront  dévorer ce qu’elle a amené dès qu’elle se sera éloignée.

Il y a des chats également mais par méfiance ils ne se montrent que quand l’endroit est désert, Jehna les a observés. Elle en rencontre donc peu souvent mais elle ne les a pas oubliés en prenant ses réserves.

Elle a appris que certains endroits sont propices aux abandons, notamment de portées de chiots ou chatons. Ces petits êtres n’ont que peu de chance de survivre loin de leurs mamans, depuis elle scrute le paysage quand ses parents l’emmènent en promenade ou à la plage.

Jehna sait que certaines associations de protection animale vont chercher les animaux qui leur sont signalés. Elle a trouvé les coordonnées de quelques personnes dévouées au cas où elle trouverait un jour, elle-même, des animaux en danger.

Et ce qui devait arriver arriva … Un dimanche, en fin d’après-midi, Jehna entendit des petits couinements ressemblant plutôt à des pleurs, elle s’approcha et vit des boules de poils bouger dans les branchages derrière la plage, deux noires et une blanche. Elle les appela, en vain, les chiots ne s’approchèrent pas, tapis dans le fin fond de la végétation, ils avaient certainement peur d’elle. Pauvres petits, quelle vie avaient-ils eue jusqu’à aujourd’hui se demanda Jehna ? Elle ne le saurait jamais. Elle leur déposa des croquettes. Elle ne savait même pas si ces bébés étaient sevrés.

Elle appela aussitôt un des numéros qu’elle avait notés, la dame au bout du fil la questionna sur l’endroit précis et lui promit qu’elle viendrait essayer de les récupérer. Jehna demanda à être avertie de la suite des événements.

Dans la soirée elle reçut un appel confirmant que les chiots étaient désormais en sécurité. Jehna sauta de joie, elle les avait sauvés d’une mort certaine !

Beaucoup plus tard, elle apprit que ses trois protégés avaient été baptisés. Elle était ravie de pouvoir mettre un nom sur ses petits. Maya était la petite blanche, Saga la noire et feu, Jehna n’avait pas vu les deux couleurs de sa robe, et Milo était le petit mâle noir.

Ils étaient partis en métropole dans une association qui leur cherchait une famille. Jehna n’en croyait pas ses oreilles, en métropole ses trois lutins, elle en pleura de joie. Elle espérait bien connaître la suite de leur périple.

Quelques semaines passèrent … Et un jour, Jehna, toujours aux aguets désormais, découvrit, sur une autre plage, cinq bébés à moitié endormis.

Elle s’éloigna sans bruit et, au lieu d’aller se baigner, passa l’après-midi à guetter s’ils sortaient de leur cachette. Mais les petits ne se montrèrent pas.

Comme la fois précédente elle les signala et eut la promesse que quelqu’un viendrait les chercher.

Elle apprit, ensuite, que les deux mamans étaient aussi sur la plage et que tous avaient pu être sécurisés. Elles s’appelaient désormais Sierra et Tango et les chiots Whisky, Charlie, Yankee, India et Roméo.

Jehna sut que, mis à part Charlie, trop faible encore pour voyager, tout ce petit monde avait aussi traversé l’océan. Jehna pensa à Charlie, sans son intervention, il serait sans doute parti au paradis des animaux aujourd’hui.

Elle prit la décision, ce jour-là, de poursuivre ses sauvetages et se promit de faire partie d’une association quand elle serait plus grande. Il y avait tant à faire, elle ne serait pas de trop dans l’équipe des sauveuses.