Happy, mon dernier prénom pour la vie

19 janvier 2017

Je suis né vers le 15 Février 2015, en Guadeloupe, j’avais été baptisé Linox. Je ne me souviens plus de mon vécu sur mon île, j’étais trop petit. A l’âge de trois mois, j’ai traversé l’océan, pour aller en métropole. Je devais y connaître un meilleur avenir mais ma vie n’a pas cependant pas été facile ici, du moins au début.

J’ai été adopté quelques jours après mon arrivée dans le refuge. Tout commençait bien, mes maîtres m’aimaient très fort, ils m’avaient appelé Flash. Malheureusement je grandissais et prenais de plus en plus de place dans leur appartement. Comme ils travaillaient toute la journée, je m’ennuyais et j’ai fait beaucoup de bêtises.

On habitait en région parisienne, ils m’ont cherché une famille de confiance possédant un jardin.

Grâce à des connaissances, ils ont trouvé des personnes qu’ils pensaient amoureux des animaux. Deux mois plus tard, j’ai été retrouvé errant, 200 kilomètres plus loin.

Après avoir connu deux foyers, j’étais donc de nouveau dans un refuge, quatorze mois après.

De bonnes âmes qui me connaissaient depuis mon départ de Guadeloupe, m’ont reconnu lorsque ma photo et mon nom ont été publiés et elles ont diffusé largement pour moi. Une jeune fille émue par mon histoire a littéralement craqué sur moi.

Quand elle est venue me rencontrer, son premier geste a été de poser sa main sur le grillage de mon box. Le mien a été de lécher cette main tendue vers moi. Elle m’a dit plus tard qu’elle avait su, tout de suite, que son compagnon pour longtemps ce serait moi et aucun autre.

Elle a voulu me promener, j’ai eu très peur en passant devant les cages des autres pensionnaires qui aboyaient parce qu’eux aussi voulaient partir. Je rampais tellement j’étais terrorisé.

La jolie demoiselle m’a emmené sur un chemin tout plein d’arbres, loin de tout ce tapage. J’étais content, je tirais sur ma laisse comme un fou, je voulais partir encore plus loin, quitter cet endroit au plus vite.

Mais il nous fallut attendre de faire les papiers.

Ma nouvelle maman a décidé de m’appeler Happy, qui signifie heureux en anglais. Pour elle, notre rencontre était née sous le signe du bonheur, un bonheur pour elle et elle le souhaitait plus que tout le bonheur pour moi, enfin !

Une heure plus tard je montais dans la voiture, direction mon chez moi définitif.

Arrivé dans mon nouveau foyer, je me suis montré très docile, j’avais tellement peur de retourner une fois de plus dans un box.

Je me suis bien adapté, je comprends vite et je suis très sensible aux émotions des humains.

J’étais encore un chiot dans ma tête donc très joueur je m’amusais beaucoup et faisais rire toute la famille.

Je crois que j’ai commencé à vivre vraiment dans cette maison.

Mais je conservais des peurs en moi.

Elles se manifestaient quand ma maitresse levait la main brusquement, lorsqu’elle utilisait des bâtons pour jouer avec moi ou le balai.

Je tirais en laisse, lors des promenades. Ce nouvel environnement m’effrayait et j’étais à la fois heureux de me dépenser, je n’arrivais pas à gérer tous ces sentiments qui m’envahissaient.

Je paniquais quand des motos passaient.

J’essayais de faire ami-ami avec les chiens que je rencontrais mais si par malheur l’un d’eux m’aboyait dessus, je faisais des bonds de deux mètres.

Et tout doucement j’ai réussi à vaincre mes angoisses grâce à ma maîtresse qui a fait preuve d’une patience d’ange à mon égard et a trouvé des astuces pour m’aider.

J’ai fait d’énormes progrès en matière d’éducation, je m’affirme de plus en plus mais je sais que c’est ma maîtresse qui commande.

Depuis, je me suis fait plein de copains pendant mes balades.

Mon meilleur copain s’appelle Lucky, le chanceux en anglais. Lui aussi, a connu un début de vie difficile. C’est un teckel, croisé jack russel. Il a été retiré à sa famille pour maltraitance. Il est resté un certain temps en refuge, et un jour, un visiteur a craqué sur lui aussi. Au début, il a posé quelques problèmes, a pincé la petite fille de la famille qui jouait probablement trop brutalement avec lui. Ses maîtres étaient inquiets mais ont décidé de lui accorder deux semaines d’essai supplémentaires. Et Lucky s’est adapté !! C’est un chien adorable maintenant qui ne demande que des caresses à l’infini. Il est tellement attaché à ses maîtres qu’il a instinctivement acquis le rappel, sans aucune leçon de dressage, du jour au lendemain.

Nos deux exemples prouvent qu’avec de la patience on arrive à tout.